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L'Histoire de l'Université



L’Humanisme et la Réforme protestante sont aux origines de l’Université de Pont-à-Mousson, il fallait un centre intellectuel capable de faire rayonner l’esprit du catholicisme. La Renaissance fut lente et tardive en Lorraine : on manquait cruellement de bons médecins et de talentueux juristes.

Le cardinal Charles de Lorraine (frère du duc François de Guise) réclamait la création d’un collège jésuite, véritable «base noire» de la Contre-Réforme en pays touché par l’hérésie.

Charles III, duc de Lorraine, offrait la petite ville de Pont-à-Mousson en raison de sa position géographique, à mi-chemin de Metz et de Nancy, à la limite des mondes français et germaniques, catholiques et luthériens, en situation de bastion sur la frontière de catholicité. Or, si plus tard on célébrera «l’heureux choix» d’une «position stratégique», il conviendra de se souvenir que Pont-à-Mousson n’a été choisi «qu’à défaut de Metz».
Au début de l’année 1572, le Grand Cardinal avait l’occasion d’exposer au général de la compagnie de Jésus, François de Borgia, et au Pape Grégoire XIII, son désir et celui du duc de Lorraine d’ériger en la ville du Pont, sous la direction des jésuites, non plus un simple collège mais une Université complète, sans doute en raison des ambitions de Charles III pour son duché. Pour emporter la décision, le Grand Cardinal mit les jésuites, assez rétifs car ils avaient d’autre priorités, au pied du mur en déclarant d’une part qu’il avait déjà fait venir comme étudiants ses neveux, les princes de la Maison de Lorraine, et d’autre part, qu’il dégarnirait le collège de Clermont à Paris (fondation à laquelle il avait contribué) pour assurer des professeurs à sa nouvelle fondation.

Finalement, les jésuites ne pouvaient pas refuser cette offre en raison même de l’importance et de la notoriété du Cardinal, bienfaiteur insigne de la compagnie, même si la fondation ne les arrangeait pas. D’ailleurs, le Père Abram écrivait en 1651 : «les jésuites n’eurent aucune part dans l’établissement de l’Université et la fondation du collège de Pont-à-Mousson, que celle de les accepter et laisser faire le grand cardinal de Lorraine.»

Le Pape Grégoire XIII, d’abord hésitant, reconnut assez vite les avantages de la fondation proposée et, le 5 décembre 1572, sa bulle In Supereminenti érigeait le collège et l’université de Pont-à-Mousson composée de quatre facultés : celles de théologie et des arts confiées aux jésuites, celles de droit et de médecine dirigées par des laïcs car les constitutions de la compagnie de Jésus excluaient ces deux enseignements. Une vingtaine de religieux s’installait à Pont-à-Mousson le 27 août 1574. Dès le 22 novembre 1574, s’ouvraient quelques classes avec une soixantaine d’étudiants formant l’amorce du collège, de la faculté des arts et de la faculté de théologie. Le tout restait groupé sur la rive droite de la Moselle et nécessitait l’extension des bâtiments dans le dernier quart du XVIe siècle. Ces bâtiments, autour d’une cour d’honneur (actuel lycée Jacques Marquette), furent achevés en 1608 sous l’autorité du «maître masson Issac» Grata. Mais bientôt deux nouvelles Facultés s’installaient sur la rive gauche : la faculté de droit ouverte en 1582 et la Faculté de médecine en 1598.

Après le collège, les étudiants passaient normalement à la faculté des arts dont le titulaire de la chaire de mathématiques était jésuite et doyen. De là, ils se spécialisaient en entrant dans l’une des trois autres facultés : théologie, droit ou médecine. Très vite, l’université de Pont-à-Mousson acquit une notoriété qui dépassait les limites de la Lorraine ducale et la population scolaire augmentait : 320 étudiants en 1574, 1000 en 1594, 2100 en 1616.

Cet engouement s’expliquait d’abord par la valeur d’un corps professoral dont de nombreux noms allaient devenir célèbres comme les Hay, Barclay, Bleuse, Grégoire, Hordal, Levrechon, Le Pois, Jadelot… Mais cette notoriété s’expliquait aussi par des exercices scolaires nouveaux. Ainsi les jésuites du Pont ne se contentèrent pas de littérature chrétienne pour édifier leurs étudiants, mais en hommes de la Renaissance, ils utilisèrent les auteurs anciens. En 1588, l’université du Pont mit à l’honneur un exercice qui devait se diffuser dans toute la France : les énigmes et les emblèmes qui étaient des épigrammes en vers qui cachaient l’idée d’un objet ou d’une vérité morale. Enfin, le théâtre devenait un puissant instrument d’éducation. L’enseignement scientifique n’était pas en reste et consistait à vulgariser la solution de certains problèmes ou à décrire certaines expériences curieuses. Mais ce sont surtout les mathématiques qui allaient prendre un essor tout particulier.

L’université de Pont-à-Mousson, après avoir rapidement acquis une brillante renommée, atteignait son apogée au début du XVIIe siècle. Cependant, dès ce siècle, elle fut amoindrie par les calamités du temps : l’invasion des duchés par les troupes de Richelieu, les misères de la guerre de Trente Ans semant partout la violence, le pillage, le meurtre, l’incendie. L’université «était en complète désorganisation : les élèves avaient en majeure partie déserté Pont-à-Mousson et les religieux étaient décimés par les épidémies. Avec l’occupation française, c’est sous un régime de liberté contrôlée qu’allait vivre l’université.

La paix de Ryswick et le retour du Duc Léopold dans ses états en 1698, puis l’attribution, à titre viager, des duchés de Lorraine et de Bar à Stanislas Leszczynski en 1737, devaient redonner quelque vigueur à l’université. Cependant, dès le début du XVIIIe siècle la capitale des duchés, Nancy, déployait tous ses efforts pour obtenir le transfert de l’université. Cependant Stanislas, ayant une particulière estime pour l’université du Pont, les démarches tentées pour obtenir un transfert furent vaines. Le 23 février 1766 le bon roi Stanislas s’éteignait en son château de Lunéville ; le 1er juillet 1768, un édit royal supprimait la Compagnie de Jésus en Lorraine et le 3 août, Louis XV ordonnait le transfert des quatre Facultés de Pont-à-Mousson à Nancy. Nancy triomphait et obtenait le transfert depuis si longtemps souhaité de l’université lorraine.


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