Ce retable est un joyau artistique – on y reconnaît plusieurs courants artistiques - des artistes de talent (peintres, sculpteurs, doreurs) y ont contribué.
L’iconographie du triptyque, sculptures en partie centrale et peintures sur les volets, avec pour thème central la Passion du Christ, est caractérisée par la minutie de la peinture flamande et traduit l’influence des peintres vénitiens.
L’iconographie des scènes du triptyque est empreinte de la représentation, que les artistes se faisaient du Moyen Orient, au XVIème. Les soldats romains sont représentés, portant des armes orientales, Ponce Pilate se lavant les mains, porte le turban et l’habit du haut fonctionnaire ottoman.
Ce retable est comparable à d’autres retables anversois datant de la même époque.
Le cadre est encore gothique flamboyant, mais les peintures et les sculptures appartiennent à la Renaissance et particulièrement au maniérisme flamand.
De plus, la finesse et le réalisme des attitudes et des expressions des personnages sculptés et peints, le souci du détail et de la mise en scène, révèlent la contribution d’artistes de talent. Certaines scènes présentent des analogies frappantes avec des œuvres de peintres flamands très connus tels que Rogier van der Weyden et Dieric Bouts.
Philippe de Gueldre, qui avait passé son enfance à la cour de Bourgogne, était une femme cultivée. Elle connaissait la renommée de l’art flamand et le choix des artistes qui se sont consacrés au retable, n’est certainement pas anodin.